Le Bourgeois Gentilhomme

Le Bourgeois Gentilhomme - Moliere

Interview d'un Théâtreux

Cri de la Laitue:
Qu'est-ce qui t'as incité à entrer dans la troupe théâle?
Victime:
Oh, c'est affreux! (sanglots) Quelle horreur! Quelle traitrise! Mais je... je vous dois des explications. Cela a commencé quand j'avais 11 ans, lorsqu'un professeur de français très gentil, Mme Vincent, m'a fait découvrir le théâtre à l'occasion de petites mises en scène de Knock. Puis, je l'ai perdue de vue, mais elle a eu tôt fait de me rattraper 2 ans plus tard pour me plonger dans l'univers du théâtre au moment des répétitions du "Bourgeois Gentilhomme". A cause de cela, j'ai voulu me présenter aux auditions de 94 pour "Le Bal des Voleurs". Mme Vincent était complice! Ah, c'était un piège trop bien tendu, et comme beaucoup d'autres, je suis tombé dedans.

CDL:
As-tu regretté plus tard d'être rentré dans cette troupe?
V: (prend un mouchoir)
Regretté?! Le mot n'est pas assez fort. Je me serais volontiers enfui, je vous l'avoue, mais c'était interdit, et le Temple était trop bien guardé, grâce aux caméras cachées contrôlées pas Alain Nazaire. Celui qui tentait une évasion était une évasion était immédiatement repéré et se faisait mitrailler... par la voix tonitruante et "diaphragmatique" de Guy Aucomte. Ce sont vraiment des tyrans... oui, j'ai beaucoup regretté, et je le regrette toujours. (la victime se marre, sans raison apparente)

CDL:
Mais pourtant, cela ne t'as pas empêché l'année d'après de te représenter aux éditions du "Bourgeois Gen...
V: (l'interrompant)
Alors là, je vais vous dire: ce n'est pas moi qui ait choisi de me représenter, vous pensez! Les prisonniers de la première année, se croyant sains et saufs, n'ont pas vu venir les qui sont allés les rattraper de tous les côtés. Quelques chanceux, issus de la terminale, ont lâchement quitté les lycée pour se réfugier dans une université. D'autres, malheureux inconscients sont à nouveau tombés dans le piège si minutieusement préparé par ces trois despotes.

CDL:
Mais que penses-tu de ces "tyrans"? Sans donner de noms je dirais X, Y et Z, respectivement Jacques, Guy et Jean-Luc.
V:
Z s'occupe du département musical: il est muni d'une baguette soi-disant de chef d'orchestre; il ne s'en sert pas pour diriger, mais véritablement pour rosser ses détenus, le traître! J'en étais témoin l'année derniére. Y, ah lui! Il prétendait s'occuper de la gestuelle. Quelle gestuelle, dites donc! Elle est littéralement inqualifiable. Il y en a qui ont beaucoup souffert. Moi, j'ai eu pas mal de chance jusque là: je me suis débrouillé pour me cacher dans les moindres recoins du Temple à chaque arrêt sur image. J'ai pu échapper au "Tamobourin". X, le barbu, c'est le plus affreux dans tous les sens du terme. Avec lui, c'est la torture. Je me souviens encore de ce qu'il appelait l'an dernier "le ballet de la nourrice". Les prisonniers qui avaient été désignés pour représenter ce ballet en question (qui n'était autre que le supplice le plus dur) ont souffert de manière indescriptible, sans competr le département musical, qui dut aussi endurer la rage de X. C'est terrible.

CDL:
Quelle est l'atmosphère qui règne dans cette troupe du vendredi soir, avec Jacques et Guy? Ce doit être affreux?!
V: (soupir)
Si vous voyiez la tron... (se reprenant) la tête des victimes lorsque la cloche sonne à 3h40! Chacun croit entendre dans le son de cette cloche le début de la 5ème de Beethoven. Les 50 victimes déferlent de toutes parts. Tous ont un visage deprimé. C'est un spectacle assez terrifiant. Dès qu'ils entrent, le supplice commence: gestuelle, puis mise en scène. On ressent toujours le besoin de pousser un grand cri venant du fin fond de notre diaphragme. C'est abominable. (à nouveau, la victime se marre pour des raisons inexplicables)

CDL:
Ce cri dont tu parles, c'est bien sûr le "Cri de la Laitue"?
V:
Evidemment! Le "Cri de la Laitue" est en relation proche avec cette association tri-tyrannique, puisque un des détenus a eu la riche idée de lancer ce journal si bien intitulé. Ce journal est pour tous notre bouée de sauvetage, qui seule pourra peut-être nous épargner le naufrage qu'est ce despotisme. Dire qu'on vit en démocratie, quelle erreur! Dire que les pouvoirs sont séparés!... Séparés entre eux trois, oui! Jean-Luc compose, Guy juge et... Jacques exécute.

CDL:
As-tu autre chose à ajouter, un message quelconque à transmettre?
V:
J'appelle à l'aide toute personne qui pourrait mettre à bas ce régime dictatorial. Tous ceux qui lisent cette interview, faites quelque chose, c'est de la plus haute importance! Criez à l'aide sur tous les toits, téléphonez au gouvernement français; il faut créer un mouvement politique contre ce régime. (la victime, soudain, pouffe de rire, on ne sait trop pourquoi)

CDL:
Merci beaucoup... (la victime fait signe) oui tu disais...?
V: (voyant Jacques s'approcher de lui)
Oui, je disais donc... euh... qu'il faut annoncer l'arrivée des prisonn... de la troupe de St Germain en Laye. Criez-le sur tous les toits: tout le monde doit venir nous voir!

Balthy & Max

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