L'Étourdi Le texte complet de la pièce de Molière : L’Étourdi, ou le Contre-Temps. Acte 3 Scène 08
Oh! les plaisants robins qui pensent me surprendre! LÉLIE Masques, où courez-vous? le pourrait-on apprendre? Trufaldin, ouvrez-leur pour jouer un momon. Bon Dieu! qu'elle est jolie, et qu'elle a l'air mignon! Hé quoi? vous murmurez? mais sans vous faire outrage, Peut-on lever le masque et voir votre visage? TRUFALDIN Allez, fourbes méchants; retirez-vous d'ici, Canaille; et vous, Seigneur, bonsoir, et grand merci. LÉLIE Mascarille, est-ce toi? MASCARILLE Nenni-da, c'est quelque autre. LÉLIE Hélas! quelle surprise! et quel sort est le nôtre! L'aurais-je deviné, n'étant point averti Des secrètes raisons qui t'avaient travesti? Malheureux que je suis, d'avoir dessous ce masque Été sans y penser te faire cette frasque! Il me prendrait envie, en mon juste courroux, De me battre moi-même et me donner cent coups. MASCARILLE Adieu, sublime esprit, rare imaginative. LÉLIE Las! si de ton secours ta colère me prive, À quel saint me vouerai-je? MASCARILLE Au grand diable d'enfer. LÉLIE Ah! si ton cœur pour moi n'est de bronze ou de fer, Qu'encore un coup, du moins, mon imprudence ait grâce: S'il faut pour l'obtenir que tes genoux j'embrasse, Vois-moi. MASCARILLE Tarare. Allons, camarades, allons: J'entends venir des gens qui sont sur nos talons.
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