Le Médecin Volant

Le texte de la quatorzième de la pièce de Molière : Le Médecin volant
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GORGIBUS, SGANARELLE.

GORGIBUS: Je vous cherchais partout pour vous dire que j'ai parlé à votre frère: il m'a assuré qu'il vous pardonnait; mais, pour en être plus assuré, je veux qu'il vous embrasse en ma présence; entrez dans mon logis, et je l'irai chercher.

SGANARELLE: Ah! Monsieur Gorgibus, je ne crois pas que vous le trouviez à présent; et puis je ne resterai pas chez vous: je crains trop sa colère.

GORGIBUS: Ah! vous demeurerez, car je vous enfermerai. Je m'en vais à présent chercher votre frère: ne craignez rien, je vous réponds qu'il n'est plus fâché.

SGANARELLE: Ma foi, me voilà attrapé ce coup-là; il n'y a plus moyen de m'en échapper. Le nuage est fort épais, et j'ai bien peur que, s'il vient à crever, il ne grêle sur mon dos force coups de bâton, ou que, par quelque ordonnance plus forte que toutes celles des médecins, on m'applique tout au moins un cautère royal sur les épaules. Mes affaires vont mal; mais pourquoi se désespérer? Puisque j'ai tant fait, poussons la fourbe jusques au bout. Oui, oui, il en faut encore sortir, et faire voir que Sganarelle est le roi des fourbes.

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