Le Médecin Volant

Le texte de la cinquième de la pièce de Molière : Le Médecin volant
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LUCILE, SABINE, GORGIBUS, SGANARELLE.

SGANARELLE: Hé bien! Mademoiselle, vous êtes malade?

LUCILE: Oui, Monsieur.

SGANARELLE: Tant pis! c'est une marque que vous ne vous portez pas bien. Sentez-vous de grandes douleurs à la tête, aux reins?

LUCILE: Oui, Monsieur.

SGANARELLE: C'est fort bien fait. Oui, ce grand médecin, au chapitre qu'il a fait de la nature des animaux, dit. cent belles choses; et comme les humeurs qui ont de la connexité ont beaucoup de rapport; car, par exemple, comme la mélancolie est ennemie de la joie, et que la bile qui se répand par le corps nous fait devenir jaunes, et qu'il n'est rien plus contraire à la santé que la maladie, nous pouvons dire, avec ce grand homme, que votre fille est fort malade. Il faut que je vous fasse une ordonnance.

GORGIBUS: Vite une table, du papier, de l'encre.

SGANARELLE: Y a-t-il ici quelqu'un qui sache écrire?

GORGIBUS: Est-ce que vous ne le savez point?

SGANARELLE: Ah! je ne m'en souvenais pas; j'ai tant d'affaires dans la tête, que j'oublie la moitié. Je crois qu'il serait nécessaire que votre fille prît un peu l'air, qu'elle se divertît à la campagne.

GORGIBUS: Nous avons un fort beau jardin, et quelques chambres qui y répondent; si vous le trouvez à propos, je l'y ferai loger.

SGANARELLE: Allons, allons visiter les lieux.

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