Les Précieuses Ridicules Le texte de la scène 15 de la pièce de Molière : Les Précieuses ridicules
MAGDELON: Quelle est donc cette audace, de venir nous troubler de la sorte dans notre maison? DU CROISY: Comment, Mesdames, nous endurerons que nos laquais soient mieux reçus que nous? qu'ils viennent vous faire l'amour à nos dépens, et vous donnent le bal? MAGDELON: Vos laquais? LA GRANGE: Oui, nos laquais: et cela n'est ni beau ni honnête de se servir de nos habits pour vous donner dans la vue; et si vous les voulez aimer, ce sera, ma foi, pour leurs beaux yeux. Vite, qu'on les dépouille sur-le-champ. JODELET: Adieu notre braverie. MASCARILLE: Voilà le marquisat et la vicomté à bas. DU CROISY: Ha! ha! coquins, vous avez l'audace d'aller sur nos brisées! Vous irez chercher autre part de quoi vous rendre agréables aux yeux de vos belles, je vous en assure. LA GRANGE: C'est trop que de nous supplanter, et de nous supplanter avec nos propres habits. MASCARILLE: O Fortune, quelle est ton inconstance. DU CROISY: Vite, qu'on leur ôte jusqu'à la moindre chose. LA GRANGE: Qu'on emporte toutes ces hardes, dépêchez. Maintenant, Mesdames, en l'état qu'ils sont, vous pouvez continuer vos amours avec eux tant qu'il vous plaira; nous vous laissons toute sorte de liberté pour cela, et nous vous protestons, Monsieur et moi, que nous n'en serons aucunement jaloux. CATHOS: Ah! quelle confusion! MAGDELON: Je crève de dépit. Violons: au Marquis. Qu'est-ce donc ceci? Qui nous payera, nous autres? MASCARILLE: Demandez à Monsieur le Vicomte. Violons: au Vicomte Qui est-ce qui nous donnera de l'argent? JODELET: Demandez à Monsieur le Marquis.
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