La Princesse d'Élide Le texte du sixième intermède de la pièce de Molière : La Princesse d’Élide
Quatre bergers et deux bergères héroïques, représentés, les premiers par les sieurs le Gros, Estival, Don, et Blondel, et les deux bergères par Mlle de la Barre et Mlle Hilaire, se prenant par la main, chantèrent cette chanson à danser, à laquelle les autres répondirent. Chanson. Usez mieux, Ô beautés fières, Du pouvoir de tout charmer; Aimez, aimables bergères: Nos cours sont faits pour aimer. Quelque fort qu'on s'en défende, Il y faut venir un jour: Il n'est rien qui ne se rende Aux doux charmes de l'Amour. Songez de bonne heure à suivre Le plaisir de s'enflammer: Un cœur ne commence à vivre Que du jour qu'il sait aimer. Quelque fort qu'on s'en défende, Il y faut venir un jour: Il n'est rien qui ne se rende Aux doux charmes de l'Amour. Pendant que ces aimables personnes dansaient, il sortit de dessous le théâtre la machine d'un grand arbre chargé de seize Faunes, dont les huit jouèrent de la flûte et les autres du violon avec un concert le plus agréable du monde. Trente violons leur répondaient de l'orchestre, avec six autres concertants de clavecins et de théorbes, qui étaient les sieurs d'Anglebert, Richard, Itier, la Barre le cadet, Tissu, et le Moine. Et quatre bergers et quatre bergères vinrent danser une fort belle entrée, à laquelle les Faunes, descendants de l'arbre, se mêlèrent de temps en temps; et toute cette scène fut si grande, si remplie et si agréable, qu'il ne s'était encore rien vu de plus beau en ballet. Aussi fit-elle une avantageuse conclusion aux divertissements de ce jour, que toute la cour ne loua pas moins que celui qui l'avait précédé, se retirant avec une satisfaction qui lui fit bien espérer de la suite d'une fête si complète. Les bergers étaient les sieurs Chicanneau, du Pron, Noblet et la Pierre. Et les bergères, les sieurs Baltazard, Magny, Arnald, et Bonard.
Design © 1995-2007 ZeFLIP.com All rights reserved. |