Sganarelle, ou le Cocu Imaginaire

Le texte scène 18 de la pièce de Molière : Sganarelle, ou le Cocu imaginaire
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CÉLIE

Oui, je veux bien subir une si juste loi:
Mon père, disposez de mes vœux et de moi;
Faites, quand vous voudrez, signer cet hyménée;
À suivre mon devoir je suis déterminée;
Je prétends gourmander mes propres sentiments,
Et me soumettre en tout à vos commandements.

GORGIBUS

Ah! voilà qui me plaît, de parler de la sorte.
Parbleu! Si grande joie à l'heure me transporte,
Que mes jambes sur l'heure en cabrioleraient,
Si nous n'étions point vus de gens qui s'en riraient.
Approche-toi de moi, viens çà que je t'embrasse:
Une telle action n'a pas mauvaise grâce;
Un père, quand il veut, peut sa fille baiser,
Sans que l'on ait sujet de s'en scandaliser.
Va, le contentement de te voir si bien née
Me fera rajeunir de dix fois une année.
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